dimanche 13 janvier 2019

Carré d'As des rappeuses françaises [ par Zocalo ]


Petite sœur a déserté les terrains de jeux
Elle marche à peine et veut des bottes de sept lieues
Petite sœur veut grandir trop vite
Mais elle a oublié que rien ne sert de courir, petite sœur

La France a toujours été une terre de prédilection pour le rap. Elle a su se créer un style propre, apprécié et reconnu par ses pairs d'outre-Atlantique. Et dans ce milieu ô combien particulier, les femmes ne sont pas en reste. Certes, elles ont eu la vie dure, nos rappeuses. Se faire une place dans le rap français leur a demandé une obstination et une opiniâtreté hors du commun.

Ainsi Lady Laistee. Née en Guadeloupe, violée par son alcoolique de père, elle voit son frère assassiné par balle à l'âge de 22 ans. "Et si", l'hommage qu'elle lui rend en 1999 fait désormais partie de la grande histoire du rap français.

La franco-argentine Keny Arkana est une révoltée, une vraie. Une furieuse. Militante altermondialiste acharnée, elle tourne le dos au succès pour s'isoler deux ans dans une communauté du Chiapas, au Mexique. Elle mérite d'avoir un jour son nom sur une rue de Genève pour avoir donné sur une place un concert improvisé et illégal en soutien des squats du Pâquis. Voilà ce qui s'appelle avoir des convictions.

Histoire toute différente avec Pumpkin. Pure musicienne, elle produit un rap sophistiqué à la manière de MC Solaar. Comme lui, elle joue avec les mots et leur sonorité sur un habillage sonore de son compagnon Vin’S da Cuero.

Melaaz, quant à elle, est un vrai mystère. Un premier album qui fait un carton. Le titre "Le seul remède" tourne en boucle sur toutes les radios (dans une version différente de celui qui figure ici). Et puis plus rien. Melaaz disparaît sans laisser de trace autre qu'une vague présence sur les réseaux sociaux. Melaaz Bennacer avait pourtant tout pour mener une carrière au minimum égale à celle de Diam's. Une belle voix qui aurait gagné à mûrir un peu, une magnifique production, un style qui n'appartenait qu'à elle et qui n'a pas pris une ride près de 25 ans plus tard.

>>>>> WALKYRIES

01 - Keny Arkana - Cinquième soleil
02 - Lady Laistee - Qu'on se le dise
03 - Pumpkin - Chimiq
04 - Melaaz - De père en paix
05 - Keny Arkana - La rage
06 - Lady Laistee - Et si
07 - Pumpkin - Mauvais genre
08 - Melaaz - Je marche en solitaire
09 - Keny Arkana - Sans terre d'asile
10 - Lady Laistee - La geole
11 - Pumpkin - Mascarade
12 - Melaaz - Le seul remède
13 - Keny Arkana - Victoria (feat. Claudio E. Gonzalez)
14 - Lady Laistee - Respecte mon attitude
15 - Pumpkin - Can't Stop Won't Stop (feat. China Moses)
16 - Melaaz - Léhna

7 commentaires:

  1. Rien que pour Melaaz (à tartiner) je prends pour écouter ce Lehna en ne me rappelant pas si il est sur la compile à Jo.

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    1. Ecoute bien Pumpkin aussi, TonTon. C'est une vraie découverte.

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  2. Keith, por favor, un petit S à "françaises..."

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    1. Mille excuses, amigo ! C'est ce qui arrive quand on abuse du whisky breton !!!

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    2. Probablement. Je ne sais pas encore, je vais tenter l'expérience.

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  3. Je découvre toutes ces jeunes filles et, comme TonTon, je craque sur Melaaz qui sonne un peu reggae sur les bords.
    La musique de Pumpin est assez "pointue" avec quelques petites touches jazzy pas désagréables
    Belles découvertes, merci

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    1. C'est une artiste que je vais suivre avec attention. Ses textes sont fins, amusants et sa musique sort de l'ordinaire.

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