Par élégance, sans doute, et par pudeur, sûrement, LE ZORNOPHAGE a toujours refusé de nous montrer son Q.
Dont acte ! C'est alors à moi, l'infâme, l'idiot, le Q terreux, qu'il incombe d'accomplir la volonté d'un peuple souverain, mangeur de disques et avide de sonorités enivrantes.
Vous voulez du Q ? Vous aurez du Q. Un océan de Q, du Q comme s'il en pleuvait. Du Q qui se consomme comme un T à la bergamote, le petit doigt en l'R, sans violence et sans N.
Q comme…
Queen (1980) The Game
>>>>> A KING OF MAGIC
Quel album choisir pour faire l'apologie du groupe Queen ?
La logique voudrait que ce soit
A Night at the Opera, absolu chef-d'œuvre qui recèle en son sein l'intemporelle rhap- sodie bohémienne. Évidemment, il y a aussi
News of the World et sa flopée de hits imparables (We Will Rock You, We Are the Champions). Sans passer pour le dernier des couillons, on pourrait aussi présenter l'album éponyme de 1973, qui était le premier étage d'une fusée qui allait nous transporter jusqu'au seuil du paradis. Il y a aussi le percutant
Live Killers, survitaminé, tout en puissance et en souplesse. Sans oublier, le mélancolique
Innuendo, à travers lequel Freddie Mercury tirait sa révérence avec l'élégance d'un roi de Zanzibar.
Que nenni, braves gens, je ne vous parlerai pas de ces albums fabuleux… bien que je vienne de le faire quand même en prétendant le contraire !
Laissez-moi plutôt vous parler du très controversé
The Game. Un album qui divisa à sa sortie en juin 1980 et qui divise encore aujourd'hui. Délaissant quelque peu le rock fougueux et flamboyant qui mena le groupe au firmament, Mercury et sa bande s'immiscèrent avec malice sur les chemins tortueux du rock honteusement "commercial". Propulsé par un
Another One Bites the Dust, carrément funk/disco, l'album se hissa au sommet des hit parades du monde entier. Les fans de la première heure n'y trouvaient pas leur compte, d'autant que la Red Special de Brian May se faisait plus discrète que d'habitude.
Ce fichu disque ne manque cependant pas de nombreux atouts, à commencer par un
Dragon Attack bâti autour de l'énorme basse de John Deacon.
Crazy Little Thing Called Love et
Rock It (Prime Jive) constituent une doublette magique qui nous ramène directos au bon vieux temps du Wokène Woll. Sans oublier
Save Me, la sublime ballade écrite par Brian May.
Et si j'aime autant ce disque, c'est aussi parce qu'il me rappelle une semaine de vacances inoubliables que j'avais passées avec ma copine Sylvie en Ardèche. Voilà, tout est dit !
01 - Play the Game
02 - Dragon Attack
03 - Another One Bites the Dust
04 - Need Your Loving Tonight
05 - Crazy Little Thing Called Love
06 - Rock It (Prime Jive)
07 - Don't Try Suicide
08 - Sail Away Sweet Sister (to the Sister I Never Had)
09 - Coming Soon
10 - Save Me
Freddie Mercury : chants, piano, claviers
Brian May : guitare, claviers, chœurs
Roger Taylor : batterie, claviers, chœurs
John Deacon : basse, claviers
Q comme…
Qarpa (2007) InЖИР
>>>>> ЖОВТА ПІДВОДНИЙ ЧОВЕН
Cette joyeuse bande de fins barjos a vu le jour en 1992. Initialement baptisée Fuck ! Submarine, puis Faktychno Sami, ce n'est qu'en 2007 qu'elle adopte son identité définitive.
Tout commence donc dans un bled paumé à l'ouest de l'Ukraine, après l'implosion du bloc soviétique, une bande d'amis, assoiffés de liberté et avides de musique bruyante, entreprend de suivre la trace des infâmes punks capitalistes en foutant un maximum de bordel !
Fort d'un réel succès d'estime, acquis durant les nombreux festivals auquel il participe, le groupe intègre de plus en plus d'influences nouvelles dans ses compositions : rock industriel, hardcore, trip hop, electro. 1999 est une année charnière : le groupe s'installe à Kiev, embauche l'auteure-chanteuse Irena Karpa et enregistre son premier album en seulement trois nuits. Tous ces changements donnent un sérieux coup d'accélérateur à leur carrière.
Dès lors, les tournées et les disques se succèdent avec frénésie. En 2005, ce ne sont pas moins de 50 musiciens qui participent à l'élaboration de leur cinquième album. C'est à cette occasion que la violoncelliste Evgeniya Smolyaninova intègre définitivement le groupe.
Et comme je vous sens d'humeur badine, je vous invite à découvrir de quelle chanson sont tirées ces paroles :
« Ce qui s'est passé avec toi, euhm, c'était quelque chose qui, qui a changé ma vie, complètement, tu sais. Et maintenant, mhhh, vas te faire foutre, connard ! » Y'a rien à gagner, c'est juste pour le fun !
01 - Sex
02 - Lady Du
03 - Я тебе з’їм (I'll Eat You)
04 - Кокаїн (Cocaine)
05 - Клей (Glue)
06 - & If U Don't Love Me
07 - Вибач, Ґандзю (Sorry, Ganja)
08 - Очі твої (Your Eyes)
09 - Мантра (Mantra)
10 - На мою кров (To my Blood)
11 - Рамка для сонця (The Frame For the Sun)
12. Зникнути взагалі (Disappear at All)
13 - Без мене (Without Me)
14 - Мій перший мармуровий бог (Надто Сонна RMX)
[ My First Marble God (Too Sleepy RMX) ]
Irena Karpa : vocals
Oleh Artym : guitars, programming
Artur Danielyan : bass guitar, keyboards, programming
Evgeniya Smolyaninova : cello
Andriy Kohut : drums
Q comme…
Queenadreena
(2005) The Butcher and the Butterfly
>>>>> PRETTY LIKE DRUGS
Dans le genre "agités du bocal", voilà encore une sacrée belle bande d'hurlu- berlus tout droit venus de la belle ville de Londres !
Fondé sur les cendres du groupe Daisy Chainsaw, Queenadreena voit le jour en 1999, sous l'impulsion de la chanteuse Katie Jane Garside et du guitariste Crispin Gray.
Dès sa sortie, à l'automne 2000, leur premier album (Taxidermy) est salué par la presse musicale anglaise et connait un véritable succès auprès du public. Le groupe se voit donc invité à faire la première partie de Nine Inch Nails pour une tournée à travers le Royaume-Uni. Puis il enchaîne avec les fameux festivals de Reading et Leeds. Trois albums studio plus un
live suivent et provoquent le même engouement. Celui dont nous parlons aujourd'hui, connait un démarrage canon, grâce au single
FM Doll, qui dénonce les concours de beauté pour enfants et le meurtre de la petite JonBenet Ramsey en 1996.
Arrivé à cet endroit de l'histoire, il serait inconvenant de ne pas évoquer les prestations scéniques de Queenadreena et de sa bouillonnante chanteuse. Juchée sur de vertigineux talons aiguilles, cheveux en bataille, elle vocifère un rock abrasif, et provoque des duels avec son guitariste qui se transforment souvent en mêlées chaotiques outragement sexys. Mise en scène de l'autodestruction, apologie de la débauche, Katie Jane Garside propose un spectacle digne des plus grandes transes psychédéliques.
01 - Suck
02 - Medicine Jar
03 - Ascending Stars
04 - Join the Dots
05 - Pull Me Under
06 - Racing Towards the Sun
07 - Wolverines
08 - Birdnest Hair
09 - Princess Carwash
10 - In Red
11 - FM Doll
12 - Blackspring Rising
13 - Childproof
14 - Princess Carwash (Slight Reply)
15 - Cold Light of Day
16 - Butcher and the Butterfly
17 - Seven Sins
Katie Jane Garside : vocals
Crispin Gray : guitars
Melanie Garside : bass
Pete Howard : drums
Q comme…
Quintessence
(1969) In Blissful Company
>>>>> HARE KRISHNA
Retrouvons un peu de calme et de sérénité avec un autre groupe londonien. Celui-ci a vu le jour dans la communauté hippie du quartier de Notting Hill en 1969.
Grands amateurs de musiques orientales, les membres du groupe partageaient aussi la foi hindoue. Leur répertoire est un savant mélange de jazz, de rock psychédélique et progressif, teinté de sonorités indiennes. Quintessence est véritablement précurseur en matière de world music et de jazz fusion.
À force de jouer dans différents clubs, le groupe se forge une belle réputation qui lui offre l'opportunité de se produire lors des deux premières éditions du festival de Glastonbury en 1970 et 1971. Cette même année, on le retrouve même au prestigieux festival de jazz de Montreux. Toujours en 1971, il partage l'affiche avec les Who, Mott the Hoople, Atomic Rooster et America lors d'un concert au profit du Bangladesh.
En 1972, pour de sordides raisons financières, ils refusent de s'engager auprès du label américain Island Records, perdant par la même, l'occasion de se produire au Carnegie Hall de New York et d'entamer une tournée aux États-Unis. Peu à peu, des tensions se créent entre les différents musiciens et le groupe finit par se scinder en plusieurs entités autonomes, sans jamais rencontrer un succès similaire.
En 2010, la formation originelle se reforme occasionnellement pour jouer lors du 40è anniversaire du festival de Glastonbury.
01 - Giants
02 - Manco Capac
03 - Body
04 - Gange Mai
05 - Chant
06 - Pearl and Bird
07 - Notting Hill Gate
08 - Midnight Mode
Bonus :
09 - Notting Hill Gate (single A-side,1970)
10 - Move Into the Light (single B-side,1970)
Shiva (Shiva Shankar Jones) : lead vocals, keyboards
Raja Ram (Ronald Rothfield) : flute, bells, percussion, raspers
Alan (Allan Mostert) : lead guitar
Maha Dev : rhythm guitar
Bhava (Shambu Babaji, born Richard Vaughan) : bass
Jake (Jake Milton) : drums
+
Mike : sitar
Surya : tamboura
John Barham : producer
Q comme…
The Quireboys
(2017) White Trash Blues
>>>>> LIFE'S A BITCH
Juste pour la petite histoire, il est amu- sant de préciser que le groupe a débuté à Londres en 1984 sous le nom de Queerboys, qui se traduit grosso modo par "tapettes" ou "pédales" pour désigner les homosexuels ! Très rapidement, ce nom équivoque fit grincer les dents de quelques pisse-vinaigres, provoquant l'annulation de certains concerts de leur tournée. En 1987, les responsables du festival de Reading les menacèrent même de les déprogrammer s'ils n'adoptaient pas un nouveau nom. Ce qui fut fait !
Musiciens prolifiques et performers infatigables, les Quireboys se bâtissent une réputation qui attise forcément les convoitises. Sharon Osbourne, madame Ozzy, les prend sous son aile et leur fait signer un contrat chez EMI. Leur premier album sort en janvier 1990 et s'installe illico à la 2è place du UK Albums Chart. Ils s'envolent donc pour une tournée mondiale qui leur permet de faire la première partie des Rolling Stones à St James' Park en juillet, puis de jouer devant 72.000 personnes au Monsters of Rock de Donington en août, aux côtés de Whitesnake et d'Aerosmith. La tournée s'achève au Tokyo Dome le soir du Nouvel An devant 50.000 spectateurs.
Le répertoire des Quireboys est un savoureux cocktail de rock, de glam et de blues, épicé de riffs nerveux et de rythmes effrénés. Leurs performances scéniques et leurs hymnes rock’n’roll sans équivoque sont la garantie d'une appellation d'origine contrôlée digne des plus grands crus !
Déjà nantis d'une discographie irréprochable, les Quireboys se sont autorisés un petit caprice en enregistrant un album entier de reprises de standards du blues et du rock qui a été mis sur le marché en septembre 2017. Plus que de simples copies, ils ont su apposer leur touche personnelle sur des chansons écrites à une époque où ils portaient encore des couches-culottes.
01 - Cross Eyed Cat (Muddy Waters)
02 - Boom Boom (John Lee Hooker)
03 - I Wish You Would (Sonny Boy Williamson II)
04 - Take Out Some Insurance (Jimmy Reed)
05 - Going Down (Freddie King)
06 - Help Me (Sonny Boy Williamson II)
07 - Shame Shame Shame (Jimmy Reed)
08 - I’m Your Hoochie Coochie Man (Muddy Waters)
09 - Leaving Trunk (Johnny Jenkins)
10 - I’m a King Bee (Slim Harpo)
11 - Walking the Dog (Rufus Thomas)
12 - Little Queenie (Chuck Berry)
Spike : vocals
Guy Griffin : guitar
Paul Guerin : guitar
Nick Mailing : bass
Dave McCluskey : drums
Keith Weir : keyboards
Q comme…
Quo (1994) Quo
>>>>> STATU QUO
Je l'ai déjà dit ici et ailleurs : je ne suis pas un amoureux transi du rap ni des rappeurs. Ces derniers me gonflant d'ail- leurs plus sûrement que leur musique.
Cependant, quand la musique est bonne (♫ ♪ bonne, bonne, bonne ♪ ♫) je sais le reconnaitre et l'écrire blanc sur noir.
Voici donc un groupe de rap dont la réputation n'a guère transpiré dans les médias. Formé en 1993 par l'Australien Wade "Kaos" Robson et l'Américain DeWayne "Syco Smoov" Turrentine, il n'aura malheureusement connu qu'une brève carrière ponctuée d'un unique album et de 3 singles. Signé sur le prestigieux label MJJ fondé par Mickael Jackson, le duo avait pourtant eu l'excellente idée de tartiner son rap d'une généreuse couche de funk qui donnait à l'ensemble un moelleux incomparable.
Mais quand ça veut pas, ça veut pas ! Après un rapide tour de piste, nos deux amis s'en sont retournés vers des activités où leurs talents purent enfin éclore et être reconnus. Robson est devenu chorégraphe, producteur/présentateur de télévision et acteur. Turrentine s'est converti au mannequinat, il produit aussi des séries pour la télévision, pour lesquelles il lui arrive d'écrire la musique et de faire l'acteur.
Si cette modeste chronique pouvait faire que ce disque connaisse enfin un destin plus chatoyant, je pourrais me vanter d'avoir, au moins une fois dans ma vie, contribué à l'essor du rap !
01 - Lost in the Night
02 - Huh What ?
03 - Once Again
04 - Jusanuff
05 - Blowin' Up (Don't Stop the Music) (Teddy Riley Mix)
06 - Quo Funk
07 - What Am I, What Is He ?
08 - Who Gets the Loot ?
09 - Sag
10 - No Games
Wade "Kaos" Robson
DeWayne "Syco Smoov" Turrentine
Q comme…
Quincy Jones
(1971) Smackwater Jack
>>>>> MELLOW MADNESS
Et j'ai gardé le meilleur pour la fin.
Non, ça c'est un peu vache pour les artistes précédents.
Disons plutôt que j'ai gardé une petite place pour le fromage.
M'ouaifff ! Je ne sais pas s'il est vraiment bienséant de comparer Quincy Jones à un vulgaire claquos !
Eh bien, voilà une chronique qui com- mence sur les chapeaux de roue. Je sens qu'on ne va pas s'ennuyer. Commençons donc par le commencement : le petit Quincy Delight Jones Jr. nait le 14 mars 1933 à Chicago. C'est vers 12 ans qu'il commence à s'intéresser à la musique, développant ses talents de trompettiste et d'arrangeur.
Parler de Quincy Jones, c'est avant tout évoquer une carrière de plus de 60 ans. À 19 ans, il est embauché par Lionel Hampton comme trompettiste et arrangeur. Il effectue alors sa première tournée en Europe. En 1956, c'est Dizzy Gillespie qui lui met le grappin dessus pour une tournée au Moyen-Orient et en Amérique du Sud. En 1957, il s’installe à Paris et travaille pour le label d’Eddie Barclay. En 1960, il forme son propre big band avec 18 musiciens. Retour aux États-Unis où il devient arrangeur puis directeur musical du label Mercury. Il travaille alors sur des dizaines d’albums de jazzmen mais aussi pour des artistes comme Frank Sinatra, Barbra Streisand ou encore Tony Bennett. En 1964, il est nommé vice-président du label. Compositeur talentueux et prolifique, on lui doit aussi plusieurs dizaines de musique de film.
Je ne vais pas vous détailler le C.V. du bonhomme, juste rappeler qu'en 1982 il produit l'album
Thriller de Michael Jackson qui s'écoule à plus de 100 millions d'exemplaires et demeure à ce jour l'album le plus vendu de tous les temps.
Si
Q (son surnom dans le métier) a beaucoup œuvré pour les autres, il s'est aussi octroyé le temps de graver une bonne vingtaine de galettes sous son propre nom, dont celle qui nous intéresse aujourd'hui. Elle propose un large éventail des domaines de compétence de cet artiste hors norme qui, décidément, ne mérite pas qu'on le compare à un stupide camembert !
01 - Smackwater Jack (Gerry Goffin, Carole King)
02 - Cast Your Fate to the Wind (Vince Guaraldi, Carel Werber)
03 - Ironside (Quincy Jones)
04 - What's Going On ? (Renaldo "Obie" Benson, Al Cleveland, Marvin Gaye)
05 - Theme from "The Anderson Tapes" (Quincy Jones)
06 - Brown Ballad (Ray Brown)
07 - Hikky-Burr (Bill Cosby, Quincy Jones)
08 - Guitar Blues Odyssey (From Roots to Fruits) (Quincy Jones)