Poker de Ases de las Cantaoras Flamencas [ Zocalo ]

« Consacrer une collection de compiles à la musique espagnole en omettant de citer le flamenco, c'est un peu comme faire un kouign-amann sans beurre et sans sucre : c'est fade ! EL SEÑOR ZOCALO, fervent hispanophile, s'est porté volontaire pour couvrir ce sujet. Connaissant son amour pour l'Espagne et les femmes, il n'est pas étonnant qu'il se soit fendu d'un savoureux carré d'as des chanteuses de flamenco... et je le soupçonne d'avoir encore des cartes planquées dans ses manches ! »

NIÑA PASTORI, de son vrai nom María Rosa García García, commence sa carrière professionnelle à 12 ans, sous l'égide du prestigieux cantaor Camarón de la Isla. Mais en réalité, la petite Niña avait déjà décidé depuis ses 8 ans qu'elle suivrait les pas de sa mère, Pastori de la Isla, dans le flamenco. Elle collectionne les récompenses, tant en Espagne qu'en Amérique latine. Sa simplicité et sa proximité avec son public en font une artiste recherchée par un public fidèle. En 2003, elle chante l'Ave Maria de Schubert en présence du Pape Jean-Paul II. Elle participe avec plus ou moins de bonheur à des émissions télévisées du style de The Voice, et même une émission de cuisine.

Nous avons tous découvert CONCHA BUIKA à l’occasion de l'album qu'elle a partagé avec Carlos Santana, Africa Speaks. Mais María Concepción Balboa Buika avait déjà une longue carrière à son actif. Ses parents avaient fui la Guinée équatoriale alors sous la dictature de Francisco Macías Nguema. Concha naît à Palma de Majorque en 1972. Elle grandit dans le quartier mal famé de Palma où se côtoient les dealers, les prostituées et les gitans. C'est à leur contact, dans la rue, qu'elle apprend le chant flamenco. Elle y incorpore les mélopées africaines de ses origines, le jazz, la soul. En 2006, c'est Mi Niña Lola, l'album de la consécration. Elle chante avec Nelly Furtado, Mariza, Eleftheria Arvanitaki. On la voit dans un film de Pedro Almodovar, où elle joue son propre rôle. Puis en 2019, c'est la rencontre avec Carlos Santana.

MARUJA LIMÓN n'est pas une chanteuse, mais un collectif de cinq musiciennes. Esther González et Sheila Quero sont au chant, Vicky Blum à la guitare, Milagro González à la trompette et Elisenda Fàbregas aux percussions. Le quintet est basé à Barcelone, une ville suffisamment moderne et audacieuse pour accepter et adopter un groupe flamenco exclusivement féminin. Pour autant, Maruja Limòn n'est pas un groupe militant au sens indépendantiste. Si elles chantent parfois en catalan, leur terrain de jeu est clairement le monde dans son entier.

ROSALÍA VILA I TOBELLA est la cantaora scandaleuse de cette compilation. Née en Catalogne, elle découvre le flamenco avec les disques de Camarón de la Isla, encore lui. Elle joue dans les clubs catalans de flamenco, puis, à partir de 2018, flirte avec le rap et le R&B. Elle refuse de participer au concours de l'Eurovision, elle fait scandale en utilisant le logiciel Auto-Tune dans des titres purement flamencos. Ses influences sont innombrables, mêlant la culture manga, le rap, la musique latino-américaine. Elle milite pour la parité, les droits des LGBT, signe une tribune «Fuck Vox» contre l'extrême droite espagnole, combat les féminicides et défend le droit à l'avortement au Mexique.

>>>>> LA GRANADA DE RÍO-TINTO

01 - Concha Buika - Culpa Mía

02 - Maruja Limón - Vinc Amb Tu

03 - Niña Pastori - Espinas

04 - Rosalía - De Plata

05 - Concha Buika - No Habrá Nadie en el Mundo

06 - Maruja Limón - Cárcel

07 - Niña Pastori - Tangos de la Tía Juana

08 - Rosalía - Di mi Nombre (Cap. 8 : Éxtasis)

09 - Concha Buika - La Niña de Fuego

10 - Maruja Limón - Te Quiero

11 - Niña Pastori - Esperando Verte

12 - Rosalía - Día 14 de Abril

13 - Concha Buika - La Nave del Olvido

14 - Maruja Limón - Tanto Tiempo

15 - Niña Pastori - Tu Me Camelas (Tangos)

16 - Rosalía - Que No Salga la Luna (Cap. 2 : Boda)